Qu’ils s’appellent "groupes de niveaux" ou "groupes de besoin" comme les définit la note de service ministérielle du 14 mars 2024, la réalité est toujours la même : la volonté de trier les élèves de 6ème et de remettre en cause le collège unique.

Concrètement, dès la rentrée 2024, les élèves de 6ème et de 5ème, seront, en français et en mathématiques, classés en trois groupes : faible, moyen et fort. Si ces groupes sont censés pouvoir évoluer en cours d’année, la réalité de l’organisation du collège enfermera les élèves dans des groupes homogènes.

– D’un côté les bons, de familles bien intégrées dans la norme sociale, de l’autre les élèves en difficultés scolaires et sociales, en situation de handicap ou allophones.

– D’un côté un enseignement du français et des mathématiques qui visera à développer les compétences expertes pour les meilleurs, de l’autre des élèves qui se contenteront des fondamentaux « Lire, écrire , compter » et des filières ségrégatives.

Rappelons que la réussite des élèves au brevet (DNB) conditionnera leur accès au lycée général ou professionnel et que la difficulté du brevet va être augmentée.
Pourtant toutes les études soulignent les bienfaits de l’hétérogénéité, y compris pour les élèves qui ont les meilleurs résultats. Elle développe la confiance que les élèves ont de leur capacité à réussir : être dans un groupe faible a un effet négatif sur l’estime de soi et être dans un groupe fort contraint les élèves à subir une perpétuelle compétition.

Les PE vont être mis à contribution pour apporter des éléments conduisant à la répartition en groupes de leurs élèves de CM2. C’est une énorme responsabilité vis à vis des élèves et de leurs parents.

Le SNES-FSU 56 pour le second degré et la FSU-SNUipp 56 appellent les enseignants des collèges et les PE à se réunir, au sein des bassins de collèges, pour échanger sur les conséquences de l’instauration des groupes de niveaux et discuter sur les modalités d’un refus collectif et d’une information aux parents.

Refusons de trier nos élèves de CM2

Refusons de trier nos élèves de CM2